Quelques roses sauvages
Alexandre Bergamini
Une photographie se détache de l’humiliation et du désastre, une photographie de deux survivants du camp de Sachsenhausen : deux jeunes hommes sourient et descendent une rue détruite de Berlin, un couple amoureux survivant au milieu du chaos.
Quelques roses sauvages est une enquête personnelle autour d’une photographie, photographie de deux survivants de la Shoah trouvée à Berlin. Enquête d’un écrivain sur les restes d’une mémoire surexploitée, surexposée à la lumière, qui mène le narrateur au camp d’extermination de Sachsenhausen, à Berlin, puis à Westerbork, le camp de transit de Hollande. Devant l’absence, les manques, les trous et les traces, et devant l’impossibilité d’écrire une fiction, Alexandre Bergamini choisit de suivre les méandres intimes et complexes d’un labyrinthe intérieur.
Confronté à une réalité qui s’éloigne et s’effrite, à une vérité insaisissable, aux archives fragmentaires ou détruites, se sont naturellement posées les questions essentielles de la littérature, de la mémoire et de la conscience. « Sacraliser la mémoire est une autre manière de la rendre stérile » écrit Tzvetan Todorov, dans Les Abus de la mémoire. Quelques roses sauvages est un récit sur la survivance ; un parcours et un regard singulier sur le lien entre l’intime et l’Histoire ; un texte qui interroge notre mémoire et appelle un nouveau devoir de mémoire.
Lire un extrait
Quelques roses sauvages
Alexandre Bergamini
Notre mémoire est une ruine sur laquelle se construit notre Histoire. La Shoah n’est pas un alibi littéraire, une toile de fond, pas plus que la perte d’un ami et d’un frère n’est un prétexte littéraire. La question de la survivance est une obsession. Le processus de survie, une questionnement personnel et universel. Le trou de la perte est béant et infranchissable. Nous devons vivre avec un deuil irrésolu en nous. Mais comment vivre sans le désir d’aimer ?