Nue India
Alexandre Bergamini
Au XIXe siècle, certains vagabonds occidentaux voyageaient seuls, à pied, et cherchaient à exister hors désir, hors identité, pour vivre le moment présent.
Voici le journal d’un vagabond d’aujourd’hui qui ressemble au Pasolini de L’Odeur de l’Inde. Il voudrait voyager mais il ne se passe rien de l’ordre du voyage. « Il n’y a rien à visiter ou si peu. Je lave ce qui me reste d’Europe. »
C’est la vie qui se saisit de lui, confus, effrayé, ensorcelé – comme s’il retrouvait un état de l’enfance.
Le voyage commence par l’odeur et par l’effroi devant la pauvreté et le dénuement, la solitude ; il finit par la révélation de l’autre, l’éblouissement de l’autre.
L’Inde nue, qui est l’Inde de ses rêves et de la littérature, l’accompagnera à la source du désir, aux pieds des vagues et des rouleaux du Kérala.