Un passage
Jean-Pierre Ferrini
On ne voit pas ses parents, ses enfants, comme on voit les autres. Il est nécessaire de s’éloigner pour commencer a se voir un peu, se reconnaître.
En revenant à V., le village de son enfance, Jean-Pierre Ferrini replonge dans les années tendres de sa jeunesse et arpente le bourg, les prés où il jouait, les lieux des premiers émois amoureux. Et, toujours, la présence de ses parents, tel un rayonnant point d’ancrage.
Confronté à la maladie et à la mort de son père, il pose un regard adulte sur l’urbanisation des petites villes de province.
« Si je n’avais pas grandi là, nous dit-il, je verrais V. autrement, comme ces villages qu’on traverse en se disant qu’il faut être né ici pour y vivre. » C’est là le passage du temps.