Un homme singulier. Charles Baudelaire
Madeleine Lazard
Singulier, Charles Baudelaire l’était à plus d’un titre. Personnage complexe, malheureux, on verra qu’en le débarrassant de sa légende, qu’il s’est plu lui-même à construire, Madeleine Lazard nous le rend proche et attachant. Le contraste entre l’inadaptation sociale de l’homme, son impécuniosité quasi permanente et traumatisante, et l’œuvre considérable du poète qui a ouvert les portes de la modernité est saisissant. L’histoire de ses relations avec sa famille, et particulièrement avec sa mère, met en lumière l’opposition de deux mondes, celui des « bourgeois », qu’il haïssait, représenté par son brillant beau-père, général et ambassadeur, et celui qu’il s’était forgé, le monde de la littérature, de la poésie et de l’art sous toutes ses formes. Bien peu, parmi ses contemporains, devinèrent l’exceptionnelle grandeur de l’homme ; raison de plus pour que justice soit rendue à ceux qui l’ont
reconnu, soutenu, et aidé jusqu’à la fin, comme son éditeur Poulet-Malassis, son ami Charles Asselineau et quelques autres.