Thomas l’agnelet
Claude Farrère
En 1672, Thomas Trublet, maître d’équipage, se voit proposer le rang de capitaine sur la Belle-Hermine et cingle aussitôt vers l’île de la Tortue. Premières prises, premiers partages, et premières querelles, que Thomas règle avec férocité.
1673, 1674, 1675... Passent les années, fructueuses pour Thomas et ses Malouins qui, de corsaires qu’ils étaient, se changent peu à peu en flibustiers.
En 1676, après s’être emparé d’un vaisseau de ligne espagnol, Thomas Trublet enlève une jeune Espagnole, farouche. Devenu « l’Agnelet » – sobriquet que lui vaut sa cruauté impitoyable –, Thomas monte une expédition contre la ville de sa captive et s’empare de la cité. La jeune Espagnole le reconnaît alors pour maître, et tombe amoureuse de lui.
Anobli par Louis XIV, le sieur de l’Agnelet accumule les « fortunes de mer », tandis que sa passion pour Juana – désormais aussi endiablée et cruelle que son corsaire – ne faiblit pas. Le « roi Thomas » a désormais « frappé » le pavillon noir au haut du grand mât et, au retour de chaque expédition, des grappes de pendus se balancent aux vergues de la Belle Hermine.
Thomas l’Agnelet ne pourra dès lors qu’aller au bout de sa cruauté, et de son destin.