Remarquables assassinats
Oscar Wilde
En 1889, Oscar Wilde publie dans une revue londonienne l’esquisse biographique d’un personnage peu commun : Thomas Griffiths Wainewright (1794-1847). Esthète, collectionneur, critique d’art et chroniqueur, ce dernier, ami de nombreux écrivains et poètes, fut une figure clé du Londres littéraire des années 1820.
Mais c’était aussi un escroc, un faussaire, et aussi un assassin puisqu’il avait la manie d’empoisonner ses proches après leur avoir fait souscrire une assurance-vie à son profit.Retour ligne automatique
L’éclosion de cet esprit brillant et pervers, suivie de sa chute – Wainewright sera arrêté, jugé et finalement déporté en Tasmanie, où il finira ses jours abandonné de tous – telle est la ligne de ce destin qu’Oscar Wilde retrace avec une fascination, pourrait-on dire, prémonitoire : six ans plus tard, lui-même connaîtra la prison, la déchéance, puis l’exil volontaire en France, où il survivra deux ans sous le pseudonyme de « Sebastian Melmoth » avant de s’éteindre, brisé.
Sebastian Melmoth, le texte sur les derniers jours d’Oscar Wilde, qui fait suite à la biographie de Wainewright, est signé Hugo von Hofmannsthal, écrivain autrichien (Lettre de Lord Chandos) qui fut aussi librettiste de Richard Strauss (Ariane à Naxos, Le Chevalier à la rose) apporte une réflexion poignante sur le thème de la gloire et de la déchéance, du dandy devenu paria.