Pensées & Aphorismes
Gustave Flaubert
Misogyne, grognon, génial, mais surtout amoureux fou de l’Art, le Flaubert de ces Pensées & Aphorismes est celui qu’on découvre dans sa correspondance. Tout est bon, en effet, chez Flaubert, et la variété et la qualité de ses destinataires, comme la teneur de ses lettres et les sujets qu’elles embrassent obligent à des choix embarrassants quand il s’agit d’aboutir à un ouvrage de taille raisonnable.
La deuxième partie du livre est plus spécialement consacrée à Madame Bovary, à tout ce que Flaubert a pu écrire à divers de ses correspondants sur la rédaction du roman, les affres de la composition littéraire, les découragements, les envies d’abandonner qui ont parfois tenté l’auteur, et surtout sur « l’affaire Bovary » devant les tribunaux.
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Pensées & Aphorismes
Gustave Flaubert
Le bonheur est une monstruosité ! punis sont ceux qui le cherchent.
Oui, travaille, aime l’Art. De tous les mensonges, c’est encore le moins menteur.
Plus une œuvre est bonne, plus elle attire la critique ; c’est comme les puces qui se précipitent sur le linge blanc.
On n’arrange pas sa destinée, on la subit.
Il ne faut plaindre la mort que des heureux, c’est-à-dire celle de fort peu de gens.
On ne se lasse point de ce qui est bien écrit, le style c’est la vie ! c’est le sang même de la pensée
Oh ! la Bovary, quelle meule usante c’est pour moi !
J’ai laissé la Bovary dormir six mois après sa terminaison et, quand j’ai eu gagné mon procès, sans ma mère et Bouilhet je m’en serais tenu là et n’aurais pas publié en volume. Lorsqu’une œuvre est finie, il faut songer à en faire une autre.