Œuvres complètes
François Villon
L’édition « grand format » des Œuvres complètes de François Villon, publié par Arléa en 2005, était fondée sur le même principe que l’édition des Essais de Montaigne, c’est-à-dire sur une modernisation de l’orthographe et sur un système d’équivalence des mots et expression disparus, avec le vocabulaire moderne [placé, en italique, entre crochets]. Ce système, qui s’était avéré très pratique pour un texte en prose, a montré ses limites dans son application à des poèmes. En effet, l’obligation de respecter le mètre et la rime empêche de « traduire » la plupart des mots, ce qui oblige à de nombreuses insertions entre crochets, l’ensemble offrant un aspect visuel très perturbant, et surtout une quasi-impossibilité de « goûter » l’élégance et la musique des vers, bref, de saisir toute l’émotion d’un poème.
C’est donc une « traduction » proprement dite qui est proposée dans ce livre, sous une forme « bilingue » – et bicolore : en noir et gros caractères les strophes « originales », à l’orthographe cependant légèrement modernisée ; en bleu et petits caractères la traduction en français contemporain, disposée en strophe – mais sans souci de mètre ni de rime – pour faciliter le renvoi au texte original.
Quant aux ballades en jargon & jobelin de la dernière partie du livre, elles sont ici présentées avec le même rajeunissement de l’orthographe, mais on n’a pas cherché à en proposer une « traduction », les mots jargon et jobelin signifiant langage artificiel, artificieux, en tout cas strictement impénétrable aux non-initiés. D’ailleurs, la plupart des tentatives d’explication réalisées jusqu’à présent ne sont la plupart du temps que des conjectures, des à-peu-près qui n’offrent aucune certitude.