Montaigne et la femme

Michel de Montaigne

Préface de Madeleine Lazard

Le chapitre 5 du livre III des Essais de Montaigne, « Sur des vers de Virgile » – de la page 611 à la page 650 de notre édition “Poche” –, pièce centrale de ce troisième tome, qui est proprement celui où Montaigne se livre à la plus minutieuse observation de lui-même, est, comme on pouvait s’y attendre, celui où les aveux de Montaigne sont aussi le plus surprenants.

Dans ce chapitre par lequel tout débutant dans la découverte des Essais devrait commencer sa lecture, Montaigne se confie de façon très intime, et, de ses goût alimentaires à ses pratiques amoureuses, on en vient bien sûr au sujet qu’il privilégie, et pour lequel ce chapitre a été conçu : les femmes. On verra qu’au miroir de l’opinion commune de son temps il se présente comme un fervent admirateur du sexe faible – car il ne faut évidemment pas juger le XVIe siècle selon les critères d’aujourd’hui.

Retenons, parmi les éléments les plus surprenants de ce chapitre, et pour donner une idée de la grande sincérité de l’auteur, l’aveu sans équivoque que Montaigne est « vicieux en soudaineté » – ce qui aujourd’hui définit exactement ce qu’on appelle un « éjaculateur précoce », et, aveu encore plus rare chez tous les écrivains qui ont osé brosser leur portrait, que « nature l’a traité illégitimement et incivilement […] et d’une lésion énormissime », ce qui, grâce au contexte, nous apprend que l’auteur des Essais était doté d’un tout petit sexe !

C’est Madeleine Lazard, biographe de Montaigne (Fayard, 1992), qui présente ici ce fameux chapitre 5 du livre III.

Image de couverture de Montaigne et la femme
Collection : Poche-Retour aux grands textes
Numéro dans la collection : 71
juin 2010
144 pages - 7.5 €
Dimensions : 11 x 18 cm
ISBN : 9782869599079
9782869599079