Ma mère en toutes choses
Ludivine Ribeiro
Les objets, pour qui on a si peu de considération, possèdent des pouvoirs insoupçonnés. Leur existence, souvent plus longue que la nôtre, est fantasque et plurielle, gorgée de souvenirs superposés. Je pense qu’elle le savait, quand dans une brocante elle adoptait un service à thé, un petit tableau assez mal peint ou un drap brodé, qu’il y avait là une tendresse, une pensée émue pour cette vie déjà oubliée, et l’idée peut-être d’un futur où cette tendresse lui serait retournée.
À travers les choses ayant appartenu à sa mère, Ludivine Ribeiro recrée le fil de son existence, entremêlée à d’autres plus lointaines.
Un chandelier, un sari mauve, des photos, des lettres... ce qui aurait pu n’être qu’une liste devient une enquête, de Goa à Beyrouth, des forêts allemandes aux plages italiennes, dont remontent et s’entrelacent les souvenirs, les mystères, les enchantements d’une vie.
C’est l’art du deuil réinventé, et l’éloge du sentiment maternel, puissant et singulier.
Sélection du Prix de la Ville de Carouge