Le cocon
Florent Feyrabend
Gustave Zedée est atteint d’une étrange maladie : il perd son sang par sudation. Mais c’est là le moindre mal, car tout ce qui fait une vie, les paysages, les amis, les générations, les livres, un amour, bref, le possible et l’impossible qui se manifestent dans toutes les occasions, événements, prétextes, viennent enfler ce cocon de mille détails qui, dans une existence ordinaire, demeureraient inaperçus ou insignifiants. Ici tout prend sens, tout se multiplie. Tout est exalté par le regard croisé de l’auteur et du lecteur ; car le lecteur est sans cesse appelé à la rescousse, il est le témoin, le visionnaire. On lui fait des clins d’œil, on le prend à partie, on lui ouvre des parenthèses, on le laisse libre enfin dans ce grand mouvement de la vie de Gustave Zédée, qui est le style.
Florent Feyrabend – étrangement – à trente ans. Il vit à Paris. Peu de textes d’un homme aussi jeune nous ont autant enthousiasmés. Nous sommes là en présence d’un style entièrement nouveau, d’une composition exigeante, menée à bien avec vigueur et maîtrise. Il n’est pas courant de découvrir un texte aussi abouti, une palette de vocabulaire aussi étendue, une modernité aussi adaptée à son sujet chez un écrivain aussi jeune. Cocon apportera un sang neuf au roman français.