La crise de foi(e)
Pierre Charras
Je me souviens que nous marchions lentement parce que je mangeais mon pain avec une pierre de sucre, puisque je ne supportais plus le chocolat, et que c’est moins bien que le chocolat, avec le pain, le sucre. Comme nous passions devant le magazin de jouets où j’avais vu les bateaux, une dame est sortie de la boutique avec un paquet sous le bras, enveloppé dans du papier cadeau. C’était le même que celui de mon bateau, que celui de Noël, que celui du père Noël.
C’était fini. Le doute était là, qui s’est changé en certitude le lendemain, dans la cour de l’école.