L’Impureté d’Irène
Philippe Mezescaze
Irène et Émile, un garçon et sa mère à La Rochelle. Qu’imagine un enfant devant le désir des autres, devant l’amour de sa mère pour le marin polonais ?
Avec beaucoup de calme, une tenue sans raideur, Philippe Mezescaze explore une sensualité gracieuse et grave, s’insinue dans les plis de mystère enfantin et, bien que l’anecdote n’ait rien à voir, ni même la lumière, ici plus diurne, la seule référence qui me soit venue à l’esprit en lisant ce livre, c’est, pour son innocence et sa ruse, La nuit du chasseur, le film de Charles Laughton. (Emmanuel Carrère)
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L’Impureté d’Irène
Philippe Mezescaze
La lune est pleine. Ils se couchent. Le bouquet de roses monté par la nourrice capte la clarté du soir ; c’est une veilleuse douce près de la fenêtre. Il se love dans la gouttière entre leurs flancs ; c’est tendre au toucher comme le sillon qui ourle la lèvre sous le nez. Leurs mains câlines glissent sur son ventre, sur ses bras. Ladis lui murmure à l’oreille des tendresses en polonais ; sa mère le mordille de partout. Il s’abandonne aux délices des caresses. Il lutte cette fois contre le sommeil. Il garde les yeux grands ouverts et se met à parler ; le son de sa voix le tient éveillé.