L’Évanouissement du témoin
Christian Doumet
Le 7 juin 1961, l’écrivain Yehiel Dinur se présente comme témoin à la barre du procès d’Adolf Eichmann. Après quelques phrases saisissantes qui évoquent son séjour à Auschwitz et la disparition de ses proches, il se lève, tente de s’éloigner et s’effondre, sans connaissance.
L’Évanouissement du témoin explore, en vingt brefs chapitres, la portée et la signification de cet événement singulier.
Il ne s’agit pas d’une énième réflexion sur le fait et l’univers concentrationnaires, mais plutôt d’une interrogation aventureuse sur ce que ce moment où nous sommes dépossédés de tous nos moyens, sur la hantise et le pouvoir des mots, sur ce qui nous laisse muet face à l’indicible ; sur ce qu’en somme un tel événement peut nous enseigner de notre propre humanité lorsqu’elle affronte les fantômes de l’Histoire.
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L’Évanouissement du témoin
Christian Doumet
Jacques Lacan dit qu’entre le regard du sujet et le celui de l’Autre il existe une zone dépourvue de sens mais riche de toutes les suppositions, qui rend possible la reconnaissance et parfois l’échange, autrement la rencontre. Il arrive cependant que cette brèche salutaire se referme. L’Autre s’apparente alors à Méduse : il pétrifie celui qu’il enveloppe dans son pouvoir aveuglant.