Fables ésopiques
Babrius
On sait peu de choses sur le poète Babrius. Vraisemblablement de souche italienne, il vivait, pendant la deuxième moitié du Ier siècle après Jésus-Christ, dans la province romaine de Syrie. Il nous reste quarante-trois fables de ce Latin hellénisé.
Les fables dites « ésopiques » s’inscrivaient dans une tradition de morceaux courts, parfois proches du proverbe, écrits en prose et souvent attribués à Ésope lui-même. Il s’agissait de textes sans visée littéraire, qui trouvaient leur utilité chez les écrivains et les orateurs, lesquels les inséraient dans leur œuvre propre aux fins d’illustration de leurs arguments. Deux poètes, Phèdre (dans la première moitié du Ier siècle après Jésus-Christ) et Babrius, ont instauré une rupture radicale dans cette longue tradition ésopique. Reprenant la matière du vieux fonds ésopique, ils ont fait acte de créateur en sortant ces fables de leur contexte et en leur donnant une forme versifiée. L’un en latin (Phèdre), l’autre en grec (Babrius), ces deux poètes ont haussé la fable au rang d’œuvre littéraire et de genre poétique à part entière.