Critique littéraire
Alexandre Vialatte
Alexandre Vialatte, dont Arléa a publié La Maison du joueur de flûte, La Dame du Job et Dubuffet et le Grand Magma, dans ses chroniques, éparpillées dans de nombreux journaux et périodiques (La Montagne, Le Spectacle du monde, etc.), s’est très souvent livré au difficile exercice de critique littéraire, et ce sont ces articles-là, où le ton inimitable du grand écrivain, ajouté à son humour, a sans doute montré le meilleur de son talent, que nous regroupons dans ce livre.
Le choix auquel nous nous sommes astreints tient compte, bien entendu, de la connaissance qu’un lecteur d’aujourd’hui peut avoir des auteurs d’il y a cinquante ou soixante ans. Tel qui brillait alors parmi les préférés du public et des médias n’éveille parfois plus aucun écho aujourd’hui ; d’autres, modestes de leur vivant, mais dont le talent s’est affirmé au cours des années, sont à leur tour sur le devant de la scène littéraire.
Le panel retenu dans ce livre est donc un dosage entre les grands noms, les écrivains consacrés, et d’autres, plus confidentiels mais de grand talent, où la verve de Vialatte s’est montrée tellement incisive, son humour tellement brillant, qu’on ne pouvait pas ne pas les faire figurer dans ce recueil.
D’Emmanuel Berl à Sempé, en passant par Antoine Blondin, Franz Kafka, Raymond Queneau, André Malraux, Joseph Delteil, Charles De Gaulle, Julien Green, Louis-Ferdinand Céline, Chaval ou Pierre Mac Orlan, ce sont toutes les gloires (grandes ou moins grandes) des années 1950, 60, 70 qu’on trouvera, plus ou moins exaltées, plus ou moins malmenées, voire éreintées, dans cet ouvrage.