Conversation avec Aimé Césaire
Patrice Louis
Patrice Louis nous livre ici une sorte d’« autoportrait » d’un grand homme.
Aimé Césaire ne s’exprime guère publiquement. Il reçoit énormément mais réserve à ses visiteurs, du plus éminent au plus modeste, ses commentaires sur la Martinique et le monde, revisitant volontiers, pourvu que ce soit en cénacle restreint, une existence qui a marqué le XXe siècle.
Né à la Martinique, il fait ses études à Paris, du lycée Louis-le-Grand à l’École normale supérieure. Avec deux compagnons, venus, l’un – Senghor – d’Afrique, l’autre – Damas – de Guyane, il conçoit, explique et impose dans le monde des idées le concept de “négritude”.
De retour au pays natal, Aimé Césaire embrasse la politique sans abandonner l’écriture ni la poésie, et, un demi-siècle durant, il sera maire de Fort-de-France, député de la Martinique et écrivain-poète.
Patrice Louis a convié Aimé Césaire à feuilleter les pages de sa vie devant les caméras de télévision à l’occasion de ses quatre-vingt-dix ans.
Ni césairolâtre ni césairophobe, Patrice Louis mène gaillardement l’interview, tout en faisant preuve de respect sans obséquiosité, sans complexes mais avec humilité.
Malgré l’âge, en dépit d’une vue et d’une ouïe qui déclinent, Aimé Césaire, on le verra, a gardé l’esprit vif, la mémoire alerte et le verbe choisi, l’ensemble opèrant magistralement. Césaire parle, on l’écoute.