Cale sèche
Jean-François Merle
C’est l’histoire d’un jeune homme alcoolique, retour d’Afrique, épuisé de fièvre, rejeté par les clochards, hébergé par un prêtre… que l’errance semble reprendre, que la solitude anéantit.
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Cale sèche
Jean-François Merle
Peut-être suis-je mal né. Quand je suis rentré d’Afrique, je pesais cinquante kilos, j’étais alcoolique et je tremblais tant que j’avais de la peine à fermer le col de ma chemisette. J’étais malade, en un sens, attendant qu’une dernière quinte de toux achève de me briser. Voilà : j’attendais. Et je vivais ainsi, et je m’en moquais. C’est dire la gravité du mal. Rien ne me retenait plus sur terre que la nécessité de mon verre de vin, et la crainte de ne pouvoir le trouver. Mais l’Afrique est ainsi faite que le délabrement y est une sorte de vie.
Un matin, j’ai pris un bateau pour n’importe où.